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1 Comment

  1. Mohamed BA dit :

    Jubenti l’école sénégalaise
    RÔLE DE L’ÉDUCATEUR
    C’est un fait que les enfants et les jeunes d’aujourd’hui constitueront le nouveau monde de demain ; plus nous prenons soin des enfants aujourd’hui, plus grandes sont les chances d’un monde meilleur demain. Il s’agit de comprendre comment faire émerger l’être humain chez l’enfant ou le jeune africain, avec ses meilleures qualités, avec sa dignité, ses aspirations idéales, sa créativité (au sens le plus élevé du terme).
    Les jeunes sénégalais d’aujourd’hui ont déjà fait preuve d’une immense inquiétude, typique de leur âge, mais accentuée par les grandes incertitudes quant à l’avenir qu’ils ont dû endurer durant le régne de Macky Sall.
    De plus en plus souvent, nous lisons dans les journaux des reportages concernant les « petits » adolescents et les faits divers.
    Pendant ces cinquante ans, la politique n’a pas été incapable de répondre aux besoins sociaux de la jeunesse considérant l’éducation et la formation comme un chapitre marginal du budget. Cela nous a valu des propositions de réformes scolaires pathétiques sans jamais avoir un impact substantiel sur la vie réelle imprégnée de conflits, de destructivité et de désolation.
    Prenons l’exemple de la politique de ces dernières années avec Macky Sall qui nous parlait d’anglais, internet et infrastructures, ciment. De nos jours, nous voyons encore une fois de grands panneaux publicitaires qui réaffirment la nécessité d’apprendre l’anglais et d’utiliser Internet pour une nouvelle école. On ne regarde plus les besoins profonds de l’homo senegalensis, mais son éducation, ce qu’il a besoin de savoir.
    C’est une perspective qui part exclusivement d’intérêts liés au monde de l’économie, de plus en plus privé de comportement éthique, un domaine où l’on voit prévaloir la loi du profit et des profiteurs, de la compétitivité sur le plan matériel (avoir et ne pas être), du carriérisme, de l’individualisme débridé. C’est une réalité où le sentiment idéal de fraternité prendrait tout son sens. Puisque nous avons la division du travail dans la production des biens, nous vérifions à quel point nous sommes liés les uns aux autres ; il n’est pas un objet d’usage quotidien qui ne soit passé entre les mains de divers hommes, matière façonnée et imprégnée par le travail d’autrui, avant de nous parvenir.
    Pour progresser, les civilisations doivent évoluer vers une société plus harmonieuse et moins conflictuelle ; alors que nous avons de plus en plus besoin de contenus capables de nourrir notre intériorité, notre âme, la consommation de médicaments psychotropes qui endorment notre âme se développe. Les idéaux de la révolution française, liberté, égalité, fraternité, sont plus que jamais des valeurs à défendre. Pourquoi devrons-nous suivre à la lettre les indications qui nous viennent d’ailleurs ? Que savent les français de la révolution Torrodo, que savent-ils de l’édit de Kouroukan Fuga ?
    Dans le domaine de l’éducation, nous devrons prendre en compte notre passé, dans le parcours intime des civilisations, ce qui a réussi à transformer l’âme des hommes au cours des millénaires.
    De même que nous sommes capables de saisir les processus de la nature dans la succession des saisons, de la même manière nous devons prendre en considération l’évolution de la vie humaine afin de pouvoir lui apporter un soutien adéquat. Lorsque nous nous adressons à une personne âgée ou à un enfant, nous utilisons des mots et des contenus différents, cohérents avec son état de conscience.
    L’éducation a toujours été un besoin social ; si nous parvenons à comprendre les besoins éducatifs des différentes époques passées, nous pouvons essayer de préfigurer des réponses pour le présent, si incertain et agité. Dans la Grèce antique, l’idéal éducatif était le gymnaste. L’objectif était de manifester la beauté du monde et du cosmos dans la beauté de son propre corps. L’individu était alors considéré dans son unité corps-âme-esprit, et le ciel et la terre étaient intimement interpénétrés.
    Tout comme pour une graine, on prend soin du sol où elle est placée, avec la bonne quantité de sels et d’eau pour qu’elle puisse germer avec des racines robustes, et on s’attend ensuite à ce que la lumière et la chaleur du soleil développent la beauté de ses fleurs, de la même manière, les anciens éducateurs grecs agissaient sur les jeunes. Ils sont partis de la base physique pour une croissance de l’âme et de l’esprit. Quelque chose de similaire persiste encore aujourd’hui dans diverses disciplines orientales, également largement répandues en Occident (yoga, tai-chi, aïkido, etc.).
    L’enfant grec, jusqu’à l’âge de sept ans, vivait au sein de la famille et était ensuite confié au maître gymnaste pour son entraînement. Les enseignements de géométrie, de logique, de philosophie ont ensuite été transmis aux jeunes, où ils ont pu s’épanouir dans leur âme, qui avait auparavant reçu des soins adéquats dans l’harmonie du mouvement, dans le développement de ses capacités physiques.
    « Les garçons étaient formés dans deux directions : l’une était « l’orchestre », l’autre la « gymnastique ».
    L’orchestre était, vu de l’extérieur, tout un exercice corporel, une sorte de danse chorale cependant organisée d’une manière très particulière, une danse en rond dans les formations les plus variées et les plus compliquées dans laquelle les jeunes apprenaient à se mouvoir selon une forme spécifique selon la mesure, la cadence et le rythme, et surtout selon un principe plastico-musical ; ainsi le jeune homme, qui se déplaçait dans les formes du chœur, sentait une chaleur intérieure de l’âme qui se répandait avec une action organisatrice dans tous ses membres, et, en même temps, le tout était une belle danse pour ceux qui l’observaient de l’extérieur.
    Tout était une manifestation de la beauté de la nature divine et, en même temps, une expérience de cette même beauté pour l’intériorité de l’homme. Ce qui a été vécu par ce moyen a été ressenti intérieurement, et bien qu’il ait été ainsi ressenti intérieurement, il a été transformé en tant que processus corporel physique en ce qui s’est manifesté. En ce qui animait la main au son d’une guitare, en ce qui animait la parole en chant…
    La même chose peut être constatée en observant ce qui était principalement cultivé dans le gymnase ; c’était un bien commun pour ceux qui étaient éduqués en Grèce et tirait son nom des lieux où avait lieu leur éducation. Si l’on se demande ce qui y a été particulièrement cultivé, jusqu’aux formes particulières dans lesquelles la lutte s’est développée, il apparaît clairement qu’elle visait à développer chez l’homme deux choses, c’est-à-dire deux manières par lesquelles la volonté peut être stimulée par les mouvements du corps, afin qu’elle devienne forte et vigoureuse dans deux directions. D’une part, tous les mouvements, toutes les techniques de combat étaient destinés à garantir que le combattant acquiert une flexibilité particulière, une habileté et une mobilité appropriée de ses membres. L’ensemble du système de mouvement devait être harmonisé de manière à ce que les différentes parties collaborent de la bonne manière, afin que partout où l’homme se trouve dans un certain état de sa vie spirituelle, il puisse effectuer les mouvements appropriés, afin que, depuis sa propre intériorité, il puisse dominer ses membres. Façonner les mouvements pour une vie dans laquelle l’homme sait comment atteindre ses objectifs faisait partie de ce qui était élaboré dans les gymnases ; l’autre partie était, pourrait-on dire, les mouvements radiaux lorsqu’il fallait mettre de la force dans le mouvement. Compétence d’un côté, force de l’autre. Être capable de résister et de surmonter des forces contradictoires d’une part, être soi-même plein de force, faire l’expérience de quelque chose dans le monde, c’était là l’autre partie. Dextérité et habileté, harmonisation externe des membres dans le développement de la force d’une part ; être capable de rayonner librement son être humain dans le monde dans toutes les directions, de l’autre côté… Le gymnaste a en effet réalisé le développement spirituel des Grecs de la meilleure façon en leur laissant la liberté, non pas en leur bourrant la tête et en ne les transformant pas en livre, mais en plaçant les organes plus adaptés que l’homme de la bonne manière dans le cosmos.
    Nous pouvons comprendre cela en observant la croissance de l’enfant au cours des trois premières années de sa vie : il apprend d’abord à se tenir debout et à marcher ; ce mouvement extérieur devient alors un mouvement intérieur à son âme et nous avons le langage ; un mouvement encore plus subtil plus tard, quand il commence à se dire je, le mouvement de sa pensée.
    L’humanité poursuit son développement lorsque la culture et la civilisation grecques ont « passé le relais » à l’époque romaine. Avec l’avènement de Rome, le modèle éducatif est devenu celui du rhéteur. A la place du gymnaste, le rhéteur prend le relais et toute civilisation devient « oratoire ». L’éducation s’applique à l’éloquence, au bien parler, toujours selon un modèle de beauté. On continue d’imiter le principe esthétique de l’éducation gymnastique grecque, mais il arrive aussi que l’éducation du corps et celle de l’âme commencent à se séparer. Rappelons que le droit juridique, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est né et est entré dans le monde grâce aux romains.
    Peu à peu, l’éducation du corps a commencé à devenir secondaire et l’élément intérieur-âme a émergé. Cette nouvelle perspective se répandit tout au long du Moyen Âge, lorsque le corps fut alors désigné, dans sa partie instinctive, comme responsable du péché, et qu’il fallut le soumettre aux forces de l’âme ; On cultive avant tout l’usage de la parole, l’art oratoire comme manifestation et force de l’âme. Pour une éducation complète de l’homme, les sept arts libéraux étaient enseignés : grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, astronomie, musique. Les notions dites scientifiques d’aujourd’hui n’étaient pas considérées comme importantes dans l’enseignement. Ces disciplines étaient utilisées pour que l’homme puisse saisir, par ses propres forces, les réalités universelles liées à la vie. Les vérités préconçues étaient absolument secondaires.
    Dès les écoles conventuelles et plus généralement de toute l’éducation médiévale, se fait sentir le besoin de diffuser à nouveau la vie de l’esprit et de stimuler la moralité dans la vie quotidienne en élevant au rang d’idéal le langage façonné selon une conception de la beauté.
    Il y a encore un siècle, dans les universités, un résidu de cet élan pédagogique persistait dans les cours d’éloquence.
    Le gymnaste entraînait le corps à élever l’élément âme-spirituel jusqu’à atteindre la grandeur de la culture et de la civilisation grecques ; le rhéteur s’intéressait à l’intériorité humaine pour atteindre sa splendeur dans l’orateur sacré qui s’adressait directement à l’âme de l’homme.
    Par la suite, à partir du XVe siècle, à côté de la vision de la réalisation de l’homme complet, de l’homme universel, l’homme lié au savoir commence à s’affirmer. La nouvelle éducation ne vise plus à former l’homme, à permettre à l’homme de se manifester
    (e-ducere, mener dehors), mais à l’apprentissage de l’enfant, à son savoir, à son éducation, à sa capacité à retenir toujours plus de connaissances et de notions. Posséder par opposition à être.
    Le nouveau modèle éducatif est devenu le médecin, et c’est ce modèle qui existe encore aujourd’hui dans les écoles.
    Alors que d’abord le gymnaste, puis le rhéteur, tendaient à éduquer l’homme tout entier, dans son universalité, on constate aujourd’hui une tendance toujours croissante vers la connaissance abstraite et intellectuelle. La pensée est devenue si abstraite qu’elle ne parvient plus à trouver de lien avec la vie.
    Nous avons une grande science qui montre cependant toutes ses limites ; nous avons un savoir qui ne peut plus comprendre (prendre la vie à l’intérieur) et qui, en expulsant l’élément vivant, a asséché la culture et la civilisation ; elle n’est plus capable de résoudre les problèmes sociaux du monde.
    Il nous faut retrouver l’image de l’homme tout entier, constitué non seulement d’une tête mais aussi d’un cœur et de deux mains, d’un être qui pense-sent-agit, d’un être qui est l’expression d’un corps, d’une âme et d’un esprit.
    Il faut considérer l’enfant non seulement dans sa puissance de pensée, mais aussi et surtout dans son être de sentiment et de volonté.
    Une possibilité est de revitaliser les modèles du passé, gymnaste-rhéteur-médecin, dans une synthèse où prédominent les aspects propres à l’enfant, à différents âges de développement.
    Réfléchissons encore un instant à l’évolution de l’enfant au cours des trois premières années de sa vie :
    ● Vers la fin de la première année, le premier grand événement est l’ascension, l’acquisition de la verticalité ; la position verticale, typique de l’homme, permet à l’enfant de marcher, de bouger et d’exprimer sa volonté
    ● En deuxième année, il apprend à parler ; il commence à nommer des objets et ainsi à les découvrir, il se rapporte à eux ; dans ce mouvement de retournement, la vie de son âme commence à prendre forme
    ● La troisième année, l’enfant, lorsqu’il commence à se dire je, apprend à penser ; la faculté de pouvoir saisir l’universalité des concepts surgit
    De même que l’acquisition et la possession de son propre mouvement ont pu stimuler, dans la découverte du monde proche, un mouvement plus raffiné entre son intériorité et ce qui lui était extérieur à travers la nouvelle capacité de nommer et de se rapporter au mot, de même la possession première du langage stimule le développement de la pensée. Au cours de la troisième année, nous voyons l’enfant, à certains moments, se retirer du jeu et du mouvement dans une sorte de réflexion. Bouger et jouer se poursuivent en lui sur un plan invisible, dans le jeu et dans le mouvement de ses pensées, où il commence à créer des liens entre les objets et entre lui-même et les objets et l’environnement.
    Ces trois grandes réalisations, bouger – parler – penser, nécessitent trois septennats pour évoluer et exploiter leur potentiel :
    ▪ Au cours des sept premières années, l’enfant vit dans le mouvement, dans l’action, c’est avant tout de la volonté. On peut dire qu’il a besoin du « pédagogue gymnaste » pour le guider. L’enfant de cet âge est aussi complètement ouvert à tout ce qui lui vient de l’environnement, de ses parents, des gens qui l’entourent. Et il imite, s’abandonnant à une sorte de pure religiosité. Tout ce qui se passe autour de lui influence sa respiration, son physique. A ce moment, l’enfant a besoin de respirer la religiosité dans son environnement et chez ses proches. Il a besoin d’acquérir la bonté de tout ce qui l’entoure.
    ▪ Au cours des sept années suivantes, à partir du moment où la corporéité, avec le changement des dents, a atteint son développement, l’enfant a besoin de grandir et de fortifier son âme ; il a besoin d’une relation de plus en plus large avec le monde et de vérifier sa beauté. Le « rhéteur éducateur » qui, par l’art des mots, relie son âme à celle de l’apprenant, peut être le nouveau modèle. L’enfant, qui vit dans une sorte de conscience mythologique, a désormais besoin de grandes images pour connaître le monde et le comprendre dans sa propre âme. Les contes de fées, les contes, les mythes, les légendes, les histoires de grands hommes qui ont vécu au service de l’humanité dans son ensemble sont une grande nourriture. Outre l’art de raconter des histoires, diverses activités artistiques sont d’une grande aide : peinture, musique, dessin, sculpture et théâtre.
    ▪ Au cours des sept années suivantes, après la puberté, le garçon commence à exprimer des pensées et des jugements autonomes.
    ▪ Le « docteur » pourrait être le nouveau modèle éducatif. Mais l’homme de science doit être capable d’apporter à l’enfant la possibilité de saisir des vérités universelles, de grandes idées transformables en idéaux. Le « médecin » doit être une personne remplie non seulement de connaissances, mais aussi de sagesse ; homme capable de stimuler une science capable de relier le particulier à l’universel, le moi individuel au moi du monde, le monde de la matière à la réalité de l’esprit.
    Si nous parvenons à fusionner ce qui a été séparé, à réunir le gymnaste, le rhéteur et le médecin dans un seul modèle éducatif, à imprégner la science de beauté artistique et de religiosité saine, nous pourrons donner aux jeunes espoir et force pour l’avenir.
    Le Sénégal aurait la possibilité de rajouter à ce modèle les pratiques ancestrales telles que la circoncision. Evidement tout cela a un cout mais si nous observons de près ce qui se passe en Afrique, on se rendra compte qu’il y’a un abime qui sépare les grandes villes et les villages. Malheureusement, ceux qui ont toujours à présider au destin de nos pays, n’ont pas eu le courage d’affirmer l’africanité dans les choix éducatifs.
    Celui qui contrôle ta pensée contrôle aussi ton être. Sommes-nous encore indépendants ? C’est le moment de couper le cordon ombilicale qui nous a pendant longtemps assujettis aux orientations provenant de la France. Le jubenti doit regarder au cœur du système éducatif pour former un sénégalais nouveau capable de relever les défis contemporains.

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