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21 mars 2025Le Premier Ministre mosnieur Ousmane Sonko lance les coopératives productives solidaires à Koumpentoum
Les Coopératives Productives Solidaires (CPS) représentent un pilier central dans l’émergence d’un modèle économique novateur, centré sur l’économie sociale et solidaire. Leur objectif principal est de générer des emplois durables, de renforcer les liens communautaires et de promouvoir une économie inclusive. Grâce à des initiatives créatives, ces coopératives offrent de nouvelles perspectives aux jeunes et aux travailleurs, tout en répondant aux défis économiques et sociaux du pays. Le Soleil explore ce concept en prévision de son lancement aujourd’hui à Koumpentoum.
Ce vendredi 21 mars, le département de Koumpentoum, dans la région de Tamba, accueillera la cérémonie officielle de lancement des Coopératives Productives Solidaires, sous la présidence du Premier ministre Ousmane Sonko. Ces coopératives font partie du Programme d’appui aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (Progress) et sont vues comme une réponse directe aux problèmes de chômage et de précarité, touchant particulièrement les jeunes. Elles reposent sur un modèle économique innovant, visant à revitaliser les territoires et à offrir des opportunités durables. Inscrites dans une approche d’économie sociale et solidaire (ESS), un secteur souvent sous-exploité malgré son potentiel immense, ces coopératives rassembleront des acteurs locaux autour de diverses activités productives, à l’exception des coopératives agricoles déjà présentes dans ce domaine.
L’objectif est à la fois clair et ambitieux : les coopératives visent à créer des emplois « décents » et durables, tout en renforçant les capacités de production des communautés locales. Mais au-delà de leur impact économique, les Coopératives Productives Solidaires (CPS) se positionnent aussi comme des vecteurs de solidarité locale. Elles ne sont pas simplement des entités économiques, mais des espaces de collaboration où les populations partagent leurs ressources, travaillent ensemble et génèrent une richesse collective.
Des défis à surmonter
Cependant, la réalisation de ces objectifs n’est pas sans obstacles. Les CPS doivent faire face à des défis majeurs, tels que le manque de ressources, la difficulté d’identifier et d’accompagner les acteurs, ainsi que la faiblesse des mécanismes financiers. Des pertes de fonds ont également été observées en raison d’un recouvrement insuffisant et de la faiblesse de la structuration des acteurs. Afin de garantir la création d’emplois durables et le renforcement des capacités locales, les CPS prévoient de renforcer leurs mécanismes de financement, améliorer l’accompagnement des acteurs et mettre en place des stratégies de recouvrement plus efficaces. Pour soutenir cette dynamique, le gouvernement a mis en place une stratégie globale, incluant un soutien financier spécifique aux besoins des CPS, des formations spécialisées pour renforcer les compétences et la promotion de la mutualisation sociale, afin de favoriser l’échange de bonnes pratiques. Les coopératives bénéficient d’un accompagnement personnalisé tout au long de leur parcours, de la création à la consolidation, en passant par la formation continue de leurs membres.
Des résultats prometteurs
Bien que le déploiement des CPS soit encore en cours, les premiers résultats sont prometteurs. Le programme vise à apporter un soutien substantiel à au moins 90 % des CPS ciblées d’ici 2026, avec pour objectif de doubler leur production actuelle. Cette hausse significative de la production devrait entraîner un impact direct sur la croissance économique locale.
Dans le même temps, des efforts sont déployés pour structurer davantage le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ainsi, plus de 10 000 acteurs de l’ESS devraient se regrouper au sein de coopératives, facilitant la mutualisation des ressources et des compétences. L’une des priorités est également de garantir qu’au moins 7 000 personnes trouvent un emploi décent au sein de ces structures, contribuant ainsi à l’amélioration de leurs conditions de vie et à la réduction de la pauvreté. Ces résultats encourageants s’inscrivent dans une vision à long terme : celle d’élargir le modèle coopératif à l’échelle nationale. L’objectif est de créer 1 000 nouvelles coopératives en 2025, soit environ 5 par commune, pour atteindre un total de 3 000 coopératives d’ici 2027. Cette expansion devrait permettre de créer un écosystème économique dynamique et inclusif.
Impact local concret
Dans la région de Thiès, par exemple, une coopérative a mis en place un système de centralisation des achats, en collaboration avec le Réseau national des calebasses de solidarité (Rencas). Ce système aide à contourner les spéculations et à stabiliser les prix. L’objectif à long terme est que chaque ménage, ou du moins un maximum de personnes, soit membre d’une coopérative.
Les CPS se distinguent également par leur rôle dans le développement économique local. Au-delà de la production et de la création d’emplois, elles offrent une gamme de services à leurs membres, renforçant leur autonomie et leur compétitivité. Elles ne se contentent pas de produire, elles fonctionnent également comme des plateformes d’accompagnement, offrant des services variés tels que le marketing, la gestion commerciale, les services financiers, ainsi que des appuis à la transformation des produits. Cette approche intégrée permet aux membres de bénéficier d’un soutien complet, de la conception à la commercialisation de leurs produits.
Les CPS jouent également un rôle crucial dans l’amélioration de la qualité des produits et l’accès à de nouveaux marchés. Grâce à des formations et des conseils techniques, elles aident leurs membres à adopter des pratiques innovantes et à satisfaire les exigences des consommateurs. En outre, sur le plan financier, elles facilitent l’accès au crédit pour leurs membres, grâce à des partenariats avec des mutuelles d’épargne et de crédit, permettant ainsi d’obtenir des prêts à taux préférentiels, favorisant ainsi l’investissement dans les activités productives.